LA CHRONIQUE D'ANNE-MARIE Un tango pour Oslo Bonjour à tous, J'espère que vous allez bien, j'ai tellement de choses à vous raconter. J'ai parfois l'impression de vivre dans un autre monde, même si j'ai choisi de vivre en France, il y a des centaines de choses qui m'arrivent tous les jours et qui ne pourraient arriver qu'ici et tout va tellement vite que j'ai l'illusion de passer à côté de plein de choses. Il ne se passe pas un mois sans que je ne parte en voyage, les derniers en listes, la Norvège et la Bretagne. Et c'est toujours plus de musique et de découvertes, plus d'amitiés aussi qui se tissent. L'Europe semble si petite quand on la survole en avion, deux heures de vol et hop, j'étais à Oslo, comblée de découvrir ce pays mystérieux. J'ai toujours été attirée par la Scandinavie, pas seulement parce que j'aime Ikea, mais parce que la consonnance de ces langues (un jour je pourrai parler norvégien et suédois et lire les livres chez Ikea justement !), la similitude de climat avec le Québec sont bien proches de ma nature. Devant le Fjord d'Oslo, il y avait du Saint-Laurent dans mon coeur et peut-être que ça me ramenait à mon amour de la musique de Wagner, car c'est le pays de la plus grande des wagnériennes, Kirsten Flagstad. Mais quel miracle de se retrouver dans un hôtel tellement chic qu'on dirait un film et de se réveiller le matin au soleil (enfin libérée du gris parisien), de prendre l'ascenseur pour aller déjeuner et de découvrir l'opéra d'Oslo, immense structure moderne comme un bateau échoué dans l'eau glacée. Et avec Armelle, une collègue et copine de Pygmalion, nous avons arpenté les rues de la ville découvrant les prix faramineux de tout, du simple capuccino à la laine polaire... mais la lumière et le bleu du ciel m'ont presque ramenée à Montréal. Et le concert a été génial, dans cette magnifique église à l'acoustique parfaite, et la réception chez l'ambassadeur de France (le meilleur champagne que j'aie goûté à ce jour) fut mémorable, comme quoi il ne faut pas mettre 40 musiciens dans une pièce avec un piano parce qu'on a fini par danser sur des tangos ou faire un blues. Voilà, un concert, une journée et un retour. Ce n'est pas assez long, juste assez pour donner envie de retourner et de voir les paysages magnifiques que je n'ai vus qu'à la télé. Et puis, c'est avec l'Escadron que je suis partie en Bretagne pour des concerts à Saint-Malo et à Dinan. J'ai un rapport spécial avec la Bretagne, c'est la région de France qui nous ressemble le plus, rude et fière. C'était un exercice difficile, les premières représentations scolaires pour l'Escadron, et c'est un défi pour des musiciens d'aller expliquer leur métier et leur amour de la musique, surtout devant des ados qui n'en ont rien à faire de savoir que la musique a été composée au 17e siècle. Je pense que ce qui les a impressionnés le plus, ce sont que mes musiciens jouent sur des cordes en boyaux (ce mot crée la réaction : beurk !), mais j'ai aussi eu droit aux grimaces quand j'ai commencé à chanter, certains enfants n'ont jamais entendu une voix classique. Mais la star du spectacle, c'est mon ami Thibaut, dont l'instrument (sans jeu de mots) mesurant plus d'un mètre de haut intrigue toujours. Le théorbe, c'est un luth mais avec un manche beaucoup plus long pour ajouter des cordes graves. Et chaque fois, Thibaut se fait poser des tonnes de questions ! C'est quand même super de voir les enfants réagir, souvent, c'est leur premier contact avec la musique classique et l'avantage c'est de pouvoir jouer dans des endroits qui ont été créés à l'époque où cette musique a été composée, donc on peut bien leur expliquer le style. C'est un bonheur de pouvoir faire de la musique avec des amis. J'ai hâte de faire venir l'Escadron au Québec, c'est un de mes souhaits les plus chers. Je rêve de concerts qui rassembleraient tout ce que j'aime le plus en France, mes amis et ma musique et je rêve d'offrir notre bonheur de jouer cette musique à ceux que j'aime et qui me manquent. Je vous embrasse bien fort, n'oubliez pas de m'écrire ! Anne-Marie Beaudette Versailles, 2013-02-05 Retour
LA CHRONIQUE D'ANNE-MARIE
Un tango pour Oslo
Bonjour à tous, J'espère que vous allez bien, j'ai tellement de choses à vous raconter. J'ai parfois l'impression de vivre dans un autre monde, même si j'ai choisi de vivre en France, il y a des centaines de choses qui m'arrivent tous les jours et qui ne pourraient arriver qu'ici et tout va tellement vite que j'ai l'illusion de passer à côté de plein de choses. Il ne se passe pas un mois sans que je ne parte en voyage, les derniers en listes, la Norvège et la Bretagne. Et c'est toujours plus de musique et de découvertes, plus d'amitiés aussi qui se tissent. L'Europe semble si petite quand on la survole en avion, deux heures de vol et hop, j'étais à Oslo, comblée de découvrir ce pays mystérieux. J'ai toujours été attirée par la Scandinavie, pas seulement parce que j'aime Ikea, mais parce que la consonnance de ces langues (un jour je pourrai parler norvégien et suédois et lire les livres chez Ikea justement !), la similitude de climat avec le Québec sont bien proches de ma nature. Devant le Fjord d'Oslo, il y avait du Saint-Laurent dans mon coeur et peut-être que ça me ramenait à mon amour de la musique de Wagner, car c'est le pays de la plus grande des wagnériennes, Kirsten Flagstad. Mais quel miracle de se retrouver dans un hôtel tellement chic qu'on dirait un film et de se réveiller le matin au soleil (enfin libérée du gris parisien), de prendre l'ascenseur pour aller déjeuner et de découvrir l'opéra d'Oslo, immense structure moderne comme un bateau échoué dans l'eau glacée. Et avec Armelle, une collègue et copine de Pygmalion, nous avons arpenté les rues de la ville découvrant les prix faramineux de tout, du simple capuccino à la laine polaire... mais la lumière et le bleu du ciel m'ont presque ramenée à Montréal. Et le concert a été génial, dans cette magnifique église à l'acoustique parfaite, et la réception chez l'ambassadeur de France (le meilleur champagne que j'aie goûté à ce jour) fut mémorable, comme quoi il ne faut pas mettre 40 musiciens dans une pièce avec un piano parce qu'on a fini par danser sur des tangos ou faire un blues. Voilà, un concert, une journée et un retour. Ce n'est pas assez long, juste assez pour donner envie de retourner et de voir les paysages magnifiques que je n'ai vus qu'à la télé. Et puis, c'est avec l'Escadron que je suis partie en Bretagne pour des concerts à Saint-Malo et à Dinan. J'ai un rapport spécial avec la Bretagne, c'est la région de France qui nous ressemble le plus, rude et fière. C'était un exercice difficile, les premières représentations scolaires pour l'Escadron, et c'est un défi pour des musiciens d'aller expliquer leur métier et leur amour de la musique, surtout devant des ados qui n'en ont rien à faire de savoir que la musique a été composée au 17e siècle. Je pense que ce qui les a impressionnés le plus, ce sont que mes musiciens jouent sur des cordes en boyaux (ce mot crée la réaction : beurk !), mais j'ai aussi eu droit aux grimaces quand j'ai commencé à chanter, certains enfants n'ont jamais entendu une voix classique. Mais la star du spectacle, c'est mon ami Thibaut, dont l'instrument (sans jeu de mots) mesurant plus d'un mètre de haut intrigue toujours. Le théorbe, c'est un luth mais avec un manche beaucoup plus long pour ajouter des cordes graves. Et chaque fois, Thibaut se fait poser des tonnes de questions ! C'est quand même super de voir les enfants réagir, souvent, c'est leur premier contact avec la musique classique et l'avantage c'est de pouvoir jouer dans des endroits qui ont été créés à l'époque où cette musique a été composée, donc on peut bien leur expliquer le style. C'est un bonheur de pouvoir faire de la musique avec des amis. J'ai hâte de faire venir l'Escadron au Québec, c'est un de mes souhaits les plus chers. Je rêve de concerts qui rassembleraient tout ce que j'aime le plus en France, mes amis et ma musique et je rêve d'offrir notre bonheur de jouer cette musique à ceux que j'aime et qui me manquent. Je vous embrasse bien fort, n'oubliez pas de m'écrire ! Anne-Marie Beaudette Versailles, 2013-02-05 Retour
Bonjour à tous, J'espère que vous allez bien, j'ai tellement de choses à vous raconter. J'ai parfois l'impression de vivre dans un autre monde, même si j'ai choisi de vivre en France, il y a des centaines de choses qui m'arrivent tous les jours et qui ne pourraient arriver qu'ici et tout va tellement vite que j'ai l'illusion de passer à côté de plein de choses. Il ne se passe pas un mois sans que je ne parte en voyage, les derniers en listes, la Norvège et la Bretagne. Et c'est toujours plus de musique et de découvertes, plus d'amitiés aussi qui se tissent. L'Europe semble si petite quand on la survole en avion, deux heures de vol et hop, j'étais à Oslo, comblée de découvrir ce pays mystérieux. J'ai toujours été attirée par la Scandinavie, pas seulement parce que j'aime Ikea, mais parce que la consonnance de ces langues (un jour je pourrai parler norvégien et suédois et lire les livres chez Ikea justement !), la similitude de climat avec le Québec sont bien proches de ma nature. Devant le Fjord d'Oslo, il y avait du Saint-Laurent dans mon coeur et peut-être que ça me ramenait à mon amour de la musique de Wagner, car c'est le pays de la plus grande des wagnériennes, Kirsten Flagstad.
Mais quel miracle de se retrouver dans un hôtel tellement chic qu'on dirait un film et de se réveiller le matin au soleil (enfin libérée du gris parisien), de prendre l'ascenseur pour aller déjeuner et de découvrir l'opéra d'Oslo, immense structure moderne comme un bateau échoué dans l'eau glacée. Et avec Armelle, une collègue et copine de Pygmalion, nous avons arpenté les rues de la ville découvrant les prix faramineux de tout, du simple capuccino à la laine polaire... mais la lumière et le bleu du ciel m'ont presque ramenée à Montréal. Et le concert a été génial, dans cette magnifique église à l'acoustique parfaite, et la réception chez l'ambassadeur de France (le meilleur champagne que j'aie goûté à ce jour) fut mémorable, comme quoi il ne faut pas mettre 40 musiciens dans une pièce avec un piano parce qu'on a fini par danser sur des tangos ou faire un blues.
Voilà, un concert, une journée et un retour. Ce n'est pas assez long, juste assez pour donner envie de retourner et de voir les paysages magnifiques que je n'ai vus qu'à la télé.
Et puis, c'est avec l'Escadron que je suis partie en Bretagne pour des concerts à Saint-Malo et à Dinan. J'ai un rapport spécial avec la Bretagne, c'est la région de France qui nous ressemble le plus, rude et fière. C'était un exercice difficile, les premières représentations scolaires pour l'Escadron, et c'est un défi pour des musiciens d'aller expliquer leur métier et leur amour de la musique, surtout devant des ados qui n'en ont rien à faire de savoir que la musique a été composée au 17e siècle. Je pense que ce qui les a impressionnés le plus, ce sont que mes musiciens jouent sur des cordes en boyaux (ce mot crée la réaction : beurk !), mais j'ai aussi eu droit aux grimaces quand j'ai commencé à chanter, certains enfants n'ont jamais entendu une voix classique. Mais la star du spectacle, c'est mon ami Thibaut, dont l'instrument (sans jeu de mots) mesurant plus d'un mètre de haut intrigue toujours. Le théorbe, c'est un luth mais avec un manche beaucoup plus long pour ajouter des cordes graves. Et chaque fois, Thibaut se fait poser des tonnes de questions !
C'est quand même super de voir les enfants réagir, souvent, c'est leur premier contact avec la musique classique et l'avantage c'est de pouvoir jouer dans des endroits qui ont été créés à l'époque où cette musique a été composée, donc on peut bien leur expliquer le style.
C'est un bonheur de pouvoir faire de la musique avec des amis. J'ai hâte de faire venir l'Escadron au Québec, c'est un de mes souhaits les plus chers. Je rêve de concerts qui rassembleraient tout ce que j'aime le plus en France, mes amis et ma musique et je rêve d'offrir notre bonheur de jouer cette musique à ceux que j'aime et qui me manquent. Je vous embrasse bien fort, n'oubliez pas de m'écrire !
Anne-Marie Beaudette Versailles, 2013-02-05
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